Structure unique en France, le CEPRALMAR, bras marin de la Région, sert d’interface entre les professionnels de la pêche et différents organismes spécialistes de la mer. Courroie de transmission, le CEPRALMAR permet de faire la synthèse des informations éparses sur la mer en Occitanie.
En trente ans le CEPRALMAR (Centre d’Etude pour la Promotion des Activités Lagunaires et Maritimes) qui dépends de la Région, est devenu un acteur incontournable pour rassembler les informations éparses.
Ses missions premières se résument en une phrase: diversifier les activités des pêches et cultures marines dans le respect de la ressource. Avec une toute petite équipe de quatre chargés de mission (pêche, conchyculture, milieux lagunaires, gestion des côtes) qui enfilent volontiers les bottes pour aller visiter les professionnels.
« On peut aller patauger dans l’eau pour regarder la grosseur des huitres mais notre rôle c’est aussi de prendre des informations avec certains organismes scientifiques et de transmettre ce savoir aux professionnels » précise Jean-François Holley, chargé du secteur pêche. En clair, débroussailler le langage scientifique pour que les travaux puissent profiter à tous.
Les pêcheurs plus réceptifs aux problématiques des ressources
Dans le conseil d’administration de la petite structure, des organismes comme l’IFREMER sont représentés ce qui facilite les rapports. Côté professionnels de la pêche, il y a une relation de confiance avec l’équipe du CEPRALMAR . Mais il n’est pas toujours facile d’expliquer pourquoi il faudrait arrêter de pêcher telle ou telle espèce à des petits patrons qui font face à des difficultés financières.
« On se rends compte qu’ils sont de plus réceptifs aux enjeux de la gestion des ressources » explique le Conseiller Régional André Lubrano, actuel président du CEPRALMAR. Lui même petit fils et fils de pêcheur il a de quoi rassurer la profession et apporte son expérience au CEPRALMAR. Il veut rester optimiste « regardez les quotas pour le thon rouge, les stocks se sont vite reconstitués et tout le monde a bien vu que c’était positif ».
Le CEPRALMAR fait la synthèse
Parfois les missions du CEPRALMAR s’apparentent à de la médiation entre usagers de la mer, plutôt que des pêcheurs ou plongeurs se gênent sur un spot, on va proposer à chaque partie de venir à tour de rôle. Ceux qui poussent la porte du CEPRALMAR, installé dans les locaux du palais consulaire de Sète en soutien au Parlement de la Mer, savent qu’ils trouveront des interlocuteurs bienveillants. « On aide à remplir certains dossiers, on explique certains textes un peu obscurs » raconte Jean-François Holley.
Grâce aux informations qu’il récolte et recoupe tant avec les pêcheurs qu’avec les chercheurs et acteurs du monde marin, ce chargé de mission du CEPRALMAR est sans doute l’un des mieux informés, par la synthèse, sur ce qui se passe dans la mer.
Ce qui lui permet d’agir parfois bien en amont: identifier les espèces qui commencent à souffrir de la surpêche et proposer des solutions de repli aux professionnels en soutenant la filière commercialisation. Un exemple récent: pour laisser les stocks de merlus ou baudroies se reconstituer, le CEPRALMAR réfléchit à proposer la pêche et vente d’espèces délaissées : la muge, le congre, le chindar voire la roussette.
Préférez l’anguille, la muge, la roussette
Pour ceux là ce sera plus long. Mais d’ores et déjà le CEPRALMAR a travaillé sur la promotion de l’anguille, du pétoncle noir ou de la nasse changeante (un petit escargot de mer commercialisé sous le nom de noisette de la Méditerranée). Il faut d’abord convaincre les consommateurs puis les petits détaillants du Grau du Roi à Cerbère. Un travail de fond avec un handicap sur la région où il manque d’entreprises de transformation pour les produits de la mer. Le CEPRALMAR, c’est aussi 30 ans d’informations récoltées sur la mer et qui auraient besoin d’être numérisées pour les plus anciennes, des ressources inestimables pour l’avenir .